Thursday, April 11, 2002

Après ce jeudi noir de Vivendi à la Bourse (moins 6% en une séance, moins 42% depuis le 1er janvier), le constat est simple : depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, Jean-Marie Messier a “rapporté” 40% à ses actionnaires. C’est peu, en près de six ans, quand dans le même temps, l’indice du CAC 40 a doublé. C’est encore plus ridicule, pour un homme qui s’était fait, plus que d’autres, le champion de la fameuse “valeur”...
Les marchés et les analystes sont un peu comme les media et les journalistes : ils ont tendance à bruler ce qu’ils ont adoré avec la même intensité qu’ils se sont mis à suivre, nez en l’air, les dernières modes. Messier en fut une, incontestablement. Il lui reste à démontrer qu’il est aussi un patron, et autre chose qu’un “deal maker”, qui ne vit que pour et par la prochaine opération d’achat ou de revente d’actifs.
Partira ? Partira pas ? Les traditions du capitalisme français étant ce qu’elles sont, on restera prudent sur le pronostic. Les marchés, l’opinion, la France de Drucker et de Paris Match, ont été trop longtemps fasciné par le jongleur d’assiettes. Il était inévitable qu’un jour ou l’autre, les assiettes tombent. On ne s’attendait pas qu’elles tombent toutes en même temps, et en faisant autant de bruit.